Le régime actuel, islamiste et totalitaire, veut contrôler tous les aspects de la vie de ses citoyens. Quitter l’islam et choisir le christianisme est puni de mort.
Alors que la guerre continue au Darfour, au Sud Kordofan et dans le Nil bleu, le gouvernement prolonge sa politique systématique de persécution des chrétiens. En termes de violence, les chrétiens des monts Nouba sont particulièrement visés. La politique du gouvernement à leur égard est la suivante : « Les tuer, les assiéger et les affamer pour qu’ils se rendent ». Certains parlent de nettoyage ethnique.
La volonté du gouvernement est d’établir une seule religion, une seule culture et une seule langue. Pour cela, le régime autoritaire du président Al-Béchir ne respecte ni l’état de droit, ni la liberté de presse, ni la liberté d’expression. Bien que la Constitution garantisse la liberté de religion, la plupart des lois font suite à une stricte application de la charia, punissant la conversion de l’islam vers une autre religion en tant que crime d’apostasie.
Depuis la partition de l’ancien Soudan en deux États distincts (Soudan et Sud Soudan) en 2013, et la baisse considérable du nombre de chrétiens au Nord, la population du Soudan s’est fortement radicalisée.
Paradoxalement, bien qu’il ait précédé la présence de l’islam au Soudan de plusieurs siècles, le christianisme est perçu comme un élément étranger à la culture du pays.
Les chrétiens d’arrière-plan musulman ont tellement peur d’être découverts qu’ils évitent d’enseigner le catéchisme à leurs enfants pour ne pas attirer l’attention du gouvernement ou des chefs de leurs communautés. Certains n’osent pas demander à être enterrés selon les rites chrétiens.
La pression du gouvernement est continue : plan de démolition d’églises, arrestations et intimidation des responsables religieux, immixtion dans les affaires internes des églises…
2 août 2017 - L’église baptiste d’Omdurman (à l’ouest de Khartoum) a été démolie sur ordre des autorités, qui ont dressé une liste de 27 églises promises à la destruction. C’est la troisième église à être démolie.
3 avril 2017 - Le responsable d’église Younan Abdulla a été tué à Bahri alors qu’il participait à une protestation pacifique contre l’expropriation d’une école chrétienne par le gouvernement. Un autre chrétien, Ayub Kumama, a été sérieusement blessé. Environ 20 personnes armées de couteaux ont attaqué les contestataires, en présence de la police qui n’est pas intervenue.
29 janvier 2017 - Trois chrétiens ont été condamnés à de lourdes peines : 23 ans ½ de prison pour Petr Jasek (un Tchèque investi dans l’action humanitaire) et 12 ans pour le pasteur Hassan Kodi Taour et l’étudiant Abdulmonem Abdumawla. Ils avaient été arrêtés en décembre 2015 pour avoir aidé un blessé lors d’une manifestation anti-gouvernementale. Depuis, Petr Jasek a été libéré le 26 février et les deux chrétiens soudanais ont été relâchés le 11 mai.