La persécution des chrétiens est un phénomène complexe qui revêt plusieurs facettes. Chaque acte de persécution prive des personnes de leurs droits fondamentaux pour une seule raison : leur croyance.
DÉFINITIONS
Pour Portes Ouvertes, la persécution des chrétiens est entendue au sens usuel du terme. Nous définissons la persécution contre les chrétiens comme « toute hostilité à l’égard d’une personne ou d’une communauté motivée par l’identification de celle-ci à la personne de Jésus-Christ ».
Par ailleurs, l’index définit la notion de chrétien comme « toute personne qui s’identifie à la personne du Christ, et/ou appartient à une communauté chrétienne telle que cela est reconnu dans le crédo historique de l’Église ou symbole des apôtres ».
DEUX TYPES DE PERSÉCUTION
LA PERSÉCUTION « ÉTAU » :
L’index définit cinq sphères distinctes pour mesurer les violences d’oppression quotidienne subies par les chrétiens. C’est la persécution « étau ».
1. La vie privée, ou le domaine du « forum internum ». Le persécuteur s’immisce-t-il jusque dans la conscience de l’individu ?
2. La vie familiale, où le persécuteur cherche à stopper la transmission de la foi.
3. La vie sociale, qui revêt une grande importance dans les pays où les quartiers et villages sont de population homogène.
4. La vie civile, et la possibilité ou non pour un chrétien de prendre part à la vie publique.
5. La vie ecclésiale, et les restrictions qui visent les chrétiens en tant que communauté.
LA PERSÉCUTION « MARTEAU » :
Les violences corporelles et matérielles subies par les chrétiens pendant une période d’un an qui s’achève le 31 octobre précédant la publication de l’index viennent compléter cette évaluation. Ces actes peuvent avoir touché à une ou plusieurs des cinq sphères.
LES SPHÈRES DE LA PERSÉCUTION
LIBERTÉ DE RELIGION BAFOUÉE
Parmi tous les droits humains, le droit de religion est le plus fragile. Sans doute parce qu’il implique d’autres droits : la liberté de pensée, de conscience, de choisir sa croyance, de l’exprimer… Mais c’est un droit essentiel figurant dans l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Dans plus de 50 pays, les chrétiens ne bénéficient pas de ce droit.
• Le droit de pensée et de conscience :
En Corée du Nord, il n’existe tout simplement pas. C’est le régime le plus fermé au monde. Les chrétiens qui n’auront pas réussi à garder leur foi secrète seront arrêtés, envoyés dans des camps voire exécutés, avec leurs proches.
• Le droit d’exprimer sa croyance :
Dans de nombreux pays, comme en Égypte ou en Ouzbékistan, ce droit n’existe que pour les églises officiellement enregistrées et s’accompagne d’un contrôle strict de l’Etat et d’un grand nombre de restrictions.
• Le droit de changer de religion :
Dans la plupart des pays du Moyen-Orient, un musulman qui décide de devenir chrétien est considéré comme un traitre et devient la honte de sa famille. Certains pays comme l’Algérie ont adopté des lois anti-conversion pour empêcher les gens de devenir chrétiens.
En Inde, les hindouistes qui deviennent chrétiens peuvent être violemment persécutés (battus, chassés de leur village…)
Article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »