Aujourd’hui 1er février, de nouvelles lois sur la religion entrent en vigueur en Chine. Six chrétiens ont été emprisonnés alors que la pression sur les églises augmente.
En octobre dernier, le Président chinois, Xi Jinping, a donné le ton : « les religions doivent avoir une orientation chinoise et auront des directives précises afin qu’elles puissent s’adapter à une société socialiste. » Nous en saurons plus aujourd’hui avec l’entrée en vigueur de nouvelles lois sur la religion, mais celles-ci devraient permettre au gouvernement d’augmenter son contrôle sur les activités religieuses des citoyens chinois. Toutes les activités religieuses non déclarées deviendraient illégales et les activités religieuses officielles seraient hautement contrôlées.
Jugements particulièrement sévères
Déjà depuis 2016, le Parti Communiste au pouvoir poursuit une campagne nationale qui vise à amoindrir les églises non-enregistrées officiellement. Ainsi, six chrétiens ont été arrêtés ces dernières semaines et se sont vu infliger de longues peines allant jusqu’à 13 ans de prison, par une cour de la ville de Lincang, à l’Ouest du Yunnan. Ils ont été déclarés coupables d’appartenir à une secte dénommée « the Three Grades of Servants » (les trois degrés de serviteurs) et « de se servir d’une secte diabolique pour saper le renforcement d’une loi » a déclaré le juge Xiao Yunyang à Radio Free Asia.
Les six hommes et femmes, qui appartiennent à un groupe d’églises non-enregistré, réfutent ces accusations, et d’après leur avocat : « les juges du Yunnan ont été particulièrement sévères. Ils n’ont accordé aucune attention aux arguments prouvant qu’aucun acte illégal n’avait été commis, et que la société n’avait souffert d’aucun mal quel qu’il soit. »
Des églises les plus en vue ciblées
Entre temps, deux pasteurs de la province de Guizhou, Su Tianfu et Yang Hua de l’église Huoshi, ont été taxés d’une amende équivalant à plus d’un million de dollars US au début du mois, parce que les sommes qu’ils avaient collectées auprès des membres de leur église comme « dîmes et offrandes » ont été considérées comme « revenus illégaux ».
L’année dernière, Yang Hua a été condamné à deux ans et demi de prison, tandis que Tianfu est assigné à résidence. Un diacre de l’église, Zhang Xiuhong, a aussi été détenu pendant plus de deux ans avant d’être libéré en août 2017.
Pour le moment, le gouvernement cible tout particulièrement les églises les plus visibles. Les assemblées plus discrètes ne subissent pas le même niveau de harcèlement. Le 9 janvier à Linfen (province du Shanxi) une de ces églises visibles a été démolie sur ordre du gouvernement.