En Allemagne, 743 chrétiens migrants ont été victimes d’agressions à caractère religieux entre février et septembre 2016 dans les centres d’accueil.
Sur tout le territoire allemand, des réfugiés chrétiens sont victimes d’agressions à caractère religieux dans les centres d’hébergements où ils vivent. C’est ce que confirme un nouveau rapport (1) publié par Portes Ouvertes et d’autres ONG (2) sur les attaques dont sont victimes les réfugiés chrétiens en Allemagne, de la part d’autres réfugiés.
Ce rapport est alarmant et montre de graves manquement à des libertés considérées comme fondamentales par nos démocraties occidentales : la liberté de pensée, de conscience et de religion. La vigilance est de mise à l’heure où, partout dans le monde, on assiste à une augmentation des persécutions contre les chrétiens.
« Je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose puisse se produire en Allemagne »
Nombre de réfugiés chrétiens victimes de ces attaques étaient arrivés en Allemagne pour fuir la persécution et la discrimination dont ils étaient victimes dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, ils sont soumis aux mêmes pressions qu’auparavant dans les centres d’hébergement où ils vivent. Un réfugié iranien interviewé dans le cadre de l’enquête a vu les mots suivants écrits sur les murs de son logement : « le temps est venu de couper la tête à tous les chrétiens ! » Ce fait a été enregistré dans le rapport.
Il nous a raconté l’horreur qu’il avait ressentie en lisant ces mots : « J’étais choqué ! Que ce genre de chose arrive en Iran, soit, mais je n’aurais jamais pensé vivre cela en Allemagne. Cela a ébranlé ma confiance. »
Un manque de protection pour les minorités religieuses
Les 743 attaques recensées dans notre rapport contre des réfugiés chrétiens ne sont probablement qu'une infime proportion des agressions qui se sont produites.
Sur les 743 réfugiés concernés, 617 (83%) ont fait état d’agressions multiples, 314 (42%) de menaces de mort, 416 (56%) d’agressions physiques, 44 (6%) d’agressions sexuelles. 91% (674) des attaques ont été commises par d’autres réfugiés, 28% (205) par des agents de sécurités et 34% (254) par d’autres personnes. Nombre de ces attaques ont été commises par plus d’une personne. En cas de non-assistance à ces victimes, les agents de sécurité, les gérants des camps et les autorités locales peuvent être accusés de complicité passive.
Ailleurs en Europe
Sans avoir fait l’objet d’une enquête, des faits similaires ont été rapportés ailleurs en Europe, en Grèce, Espagne, Italie, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni, France, Suisse et Autriche.
Fin 2015, en France, dans le camp de Grande Synthe, dans le Nord de la France, près de Dunkerque, des Iraniens convertis au christianisme ont été la cible de migrants originaires d’Irak. Dans la nuit du 14 décembre 2015, une agression à l’arme blanche a fait plusieurs blessés parmi les chrétiens. L’un d’eux, Mohammed (19 ans), a été tué.
(1) Ce rapport publié le 17 octobre 2016 est le fruit de centaines d’entretiens menés auprès de réfugiés dans toute l’Allemagne, entre mai et septembre. Au cours de cette période, 512 attaques documentées contre des réfugiés chrétiens et 10 attaques contre des réfugiés Yézidis ont été recensées. Un premier rapport avait été publié en mai recensant 231 attaques documentées entre février et avril.
(2) Les ONG AVC (Action au nom des chrétiens persécutés et des démunis), EMG (Société de Mission européenne) ainsi que ZOCD (Conseil central des chrétiens orientaux en Allemagne) et Portes Ouvertes.