Moment historique à La Havane, le 23 juin dernier. Le président colombien Juan Manuel Santos et le chef des FARC, Timoleon Jimenez, se serrent la main après avoir signé un accord de cessez-le-feu. Cet accord aura-t-il des conséquences positives pour les chrétiens ? Une chose est sûre : ils se sentent toujours menacés.

Les chrétiens ont payé le prix fort

Depuis 1964, cette guerre d’usure a laissé des marques profondes dans la société colombienne, avec 220 000 morts et 7 millions de déplacés. Tous ceux qui exerçaient une responsabilité dans la vie publique, associative ou ecclésiale ont été confrontés à la violence des FARC. Les chrétiens ont payé un lourd tribut, exposés à la violence des groupes armés qui ont assassiné des pasteurs, détruit des églises, extorqué des communautés, enlevé des responsables et enrôlé de force des enfants pour en faire des soldats.

L’Église persécutée n’est pas reconnue en Colombie

« Il faut un signe clair pour que l’accord signé ne reste pas un acte symbolique. La guérilla doit livrer et détruire les armes publiquement. Les gens veulent voir immédiatement les effets du cessez-le-feu », a déclaré l’archevêque de Tunia.

Le défi consiste à faire prendre conscience que l’Église colombienne continue d’être menacée par des groupes criminels et les narco trafiquants : « Contrairement aux syndicalistes et aux politiciens, il n’existe aucune protection de l’État colombien pour ceux qui exercent leur foi », rapporte un observateur sur le terrain. « Portes Ouvertes veut répondre aux besoins des chrétiens persécutés. Les enfants des pasteurs assassinés, leurs épouses et tous ceux qui ont subi la violence en toute impunité vivent déjà l’après-conflit. Ils demandent que la vérité soit entendue et que les martyrs de l’Église ne soient pas effacés de la mémoire du pays. »

Légende photo : Un pasteur colombien