Les chrétiens du pays, dont la liberté est restreinte par de nombreuses lois, subissent des agressions.
Officiellement, le Sri Lanka est un État laïc. Cependant, sa Constitution accorde une place prépondérante au bouddhisme, et le considère comme religion d’État. Tout citoyen sri-lankais est considéré comme bouddhiste. La vie d’un Sri-Lankais s’organise autour de trois points fondamentaux : le temple, le village et l’eau (pour l’irrigation des cultures).
Tout ce qui est extérieur à ce « triangle sacré » est considéré comme une menace. C’est pourquoi les groupes extrémistes bouddhistes, tels que le Bodu Bala Sena ou Sinha Le, s’en prennent violemment aux chrétiens et aux musulmans dans le but de défendre cette vision traditionnelle de la société. Les chrétiens sont donc considérés comme une menace à l’ordre établi et désignés comme cibles.
Les chrétiens de l’ethnie tamoule sont traités comme des citoyens de seconde classe et les chrétiens sri-lankais, perçus avec suspicion, sont l’objet de calomnies et d’agressions. Les extrémistes bouddhistes agissent avec une impunité qui indique une certaine bienveillance de la part du gouvernement, ce qui est assez inquiétant pour l’avenir des minorités religieuses du pays.
Ce sont les chrétiens d’arrière-plan bouddhiste ou musulman qui sont le plus persécutés. Ils sont harcelés, discriminés, marginalisés par leur famille et leur entourage.
La minorité chrétienne est en partie tolérée mais les églises non traditionnelles (telles que les églises évangéliques) sont souvent prises pour cibles par le voisinage.
Mars 2017 - L’église « Alliance Chrétienne » d’Ingirya (région de Kalatura) a été dévastée après qu’une cinquantaine de personnes ont forcé l’entrée après le culte du dimanche. Plusieurs moines bouddhistes faisaient partie des assaillants, qui ont menacé les chrétiens.
5 janvier 2017 - À Paharaiya, l’église Kithu Sevana, qui venait tout juste d’être achevée, a été saccagée et incendiée par un groupe d’environ 200 personnes en colère que menait un moine bouddhiste. Les chrétiens ont aussi reçu des menaces de mort.