Alors que son bébé a été kidnappé et tué, une copte est accusée par la police. Un nouveau drame des discriminations antichrétiennes en Égypte.
Depuis le 7 septembre dernier, Azza Gamal est sous le choc. Ce soir-là, cette maman copte de 27 ans était seule chez elle avec ses trois enfants lorsque trois hommes masqués et une femme portant un niqab ont frappé à sa porte. Ils lui ont arraché son bébé des bras, l’ont battue et traitée d’infidèle avant de s’enfuir. Peu après, le bébé était retrouvé sans vie, la gorge tranchée.
Quelques jours plus tard, les policiers ont accusé la maman d’avoir elle-même tué son bébé. « Ils ont frappé ma femme dans la cuisine, disant qu’elle était coupable et l’ont arrêtée ! » explique Nour, son mari.
Les kidnappeurs agissent en toute impunité
Ce qui s’est passé ne surprend pas la communauté chrétienne du village de Barba, en Haute-Égypte où habitent Azza et Nour. « Les chrétiens qui habitent à l’Ouest du village sont visés par des bandits et des gangs depuis 2013 » déplore Ezzat Salib, pasteur de l’église protestante du village. « De nombreux chrétiens ont été enlevés et rendus à leur famille contre de fortes rançons. Ces cas augmentent car les ravisseurs agissent en toute impunité. »
Les chrétiens ne se sentent pas protégés en Haute-Égypte où la loi n’est pas respectée. Ils sont ciblés par les extrémistes islamiques liés aux militants du groupe État Islamique venus de la péninsule du Sinaï.