Bagdad : 7 millions d’habitants, un climat de violence inouï et une minorité chrétienne en détresse. Afram est pourtant déterminé à apporter de l’espoir à sa communauté. Portes Ouvertes l’a rencontré.
Nous roulons dans la ville où s’élèvent de hauts murs en béton surmontés de barbelés, censés protéger les bâtiments des attentats. Chaque jour ou presque à Bagdad, une bombe explose et sème la mort. Partout, il y a des points de contrôle de l’armée ou de la police.
Les chrétiens ne sortent pas
La rue est barrée. Pour accéder en voiture à l’église d’Afram, il faut franchir un poste de contrôle et une barrière. Deux gardes assis dans une minuscule cabine surveillent le bâtiment.
« La vie est difficile. Tout le monde pense à quitter l’Irak. Jusqu’en 2003, les chrétiens vivaient pour la plupart à Bagdad. Mais depuis, l’insécurité s’est tellement aggravée que la majorité d’entre eux est partie. Les chrétiens qui restent s’enferment chez eux dès qu’ils rentrent du travail ou de l’école. Ils ne sortent pas, ils ne se rencontrent pas. Mais au moyen de ce centre et des activités de l’église, nous voulons leur donner de l’espoir. L’idée est d’offrir aux chrétiens la possibilité de se rencontrer et de passer du temps ensemble après les réunions, à travers diverses activités », explique Afram.
« Vous nous donnez de l’espoir »
Aujourd’hui, après le culte, les deux salles attenantes sont bondées. Hommes, femmes, jeunes et enfants sont installés à des tables recouvertes de nappes blanches et roses. Le repas répand un délicieux parfum. Afram prie et nous dit : « Ce centre répond vraiment à un besoin profond. Nous l’utilisons régulièrement et de plus en plus de personnes viennent aux réunions. Ensuite, ils restent pour profiter de ces moments où ils sont ensemble dans une ambiance conviviale. »
Dire que cette église a failli être fermée ! Maintenant, c’est un centre d’espoir : un lieu de vie où les gens tissent des relations entre eux et avec Dieu.
Les enfants, quant à eux, n’ont pas la patience de rester à table. Ils préfèrent la salle de jeux. Ici, un garçon joue au billard avec son père et son frère. Dans une autre partie de la pièce, un papa et sa fille adolescente ont entamé une partie de baby-foot. Les éclats de rire fusent, preuve que chacun prend du bon temps. « C’est vraiment une très bonne initiative. Organiser et proposer ainsi des activités fait toute la différence parce qu’une fois rentrés chez eux, les gens n’ont rien à faire », dit un jeune homme d’une vingtaine d’années qui attend son tour près du baby-foot.
Dire que cette église a failli être fermée ! Maintenant, c’est un centre d’espoir : un lieu de vie où les gens tissent des relations entre eux et avec Dieu. L’église est à nouveau remplie ! Certains chrétiens encouragés ont dit à Afram : « Vous nous donnez quelque chose qui nous rend à nouveau heureux. Vous nous donnez de l’espoir ! »