Au Népal, les chrétiens doivent vivre l’Évangile dans une culture hermétique au christianisme. Exemple avec un ouvrier chrétien inquiet pour sa vie.
Au Népal, les attaques contre les chrétiens semblent avoir augmenté depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution en septembre 2015. Cette charte ne reconnait que partiellement la liberté religieuse. Celle-ci interdit le prosélytisme. Elle appelle à la protection de l’hindouisme, la religion majoritaire. En plus de tout cela, quelques partis hindous d’extrême droite et certains groupes prétendent encore que l’hindouisme est menacé par des potentielles conversions au christianisme. Ils exigent également que le terme « laïcité » soit retiré de la charte du Népal.
La promulgation de la Constitution a été précédée par deux explosions de faible intensité dans deux églises à l’Est du Népal. Des pamphlets destinés à promouvoir le nationalisme hindou ont été retrouvés dans chacune de ces deux églises. De surcroît, un groupe nationaliste a publié dans la presse une déclaration qui appelait les chrétiens à quitter le pays et les convertis à retourner à l’hindouisme.
Cette atmosphère rend la minorité chrétienne vulnérable au Népal. En avril 2017, un ouvrier chrétien de Katmandou a reçu une balle à la taille alors qu’il rentrait chez lui après un culte de Pâques. Le lendemain de cette agression, un groupe a mis le feu aux véhicules d’une église catholique. Santosh Khada est encore perturbé. Il explique : « Physiquement, j’ai totalement récupéré, il me reste juste une cicatrice de trois ou quatre centimètres (…) Peut-être qu’une veine ou un nerf a été touché mais je pense que dans quelques jours ce sera guéri ; j’espère que Dieu guérira cette blessure très prochainement et qu’il n’y aura aucune complication mais psychologiquement, je suis un peu perturbé. Quand je marche seul dans la rue et que quelqu’un arrive derrière moi, je me retourne et me demande « qui est-il ? » Ou encore « Que fait-il ici ? » Mais bon, je suis quelqu’un d’optimiste alors je crois que Dieu va me délivrer aussi de cette crainte psychologique. »